"J'veux un enfant..."

Avril 2012, l'Homme et moi étions en pleine discussion sur le trajet du retour du repas dominical. Nous épiloguions sur le bonheur du couple avec lequel nous venions de passer la journée. Ils avaient un chouette ptit bonhomme de 18 mois et se régalaient bien en tant que parents. C'était tellement plaisant à voir que ça nous a donné des idées... Non non non, je ne vais pas raconter que j'ai tiré le frein à main au premier chemin à l'abri des regards pour aller regarder la feuille à l'envers ! Voyons...

Bref... Il m'a regardée... Je l'ai regardé... On s'est regardés... Puis, il m'a demandé : "Tu veux qu'on fasse un bébé ?"... Bref, j'ai flippé... mais j'ai quand même répondu :

"Yes, I do !"

Alors oui j'ai flippé, mais je flippe beaucoup et souvent... nécessairement plus si c'est pour un engagement de ouf. Mais en même temps, j'étais envahie d'une immense joie, car en vrai j'en crevais d'envie d'avoir un môme. De devenir Maman. L'Homme que j'aime qui me demande ça... J'étais aux anges, méga flippée, mais aux anges !!!

Et à partir de cet instant précis, c'était acté dans ma tête : je pouvais être fécondée à tout moment (enfin pas juste en m'exposant aux courants d'air hein...). Sauf que les cigognes ont mis un peu de temps à livrer, elles ont finalement sous-traité la livraison aux goélands squattant le bassin méditerranéen en août 2013.

Avril 2012 - août 2013 : 16 mois...

16 mois où tu espères, des fois tu as même le temps d'y croire. Tu bloques ton cycle tellement tu en as envie de ce môme... Tu rages devant chaque bidon rond que tu croises et tu insultes les cigognes à chaque annonce de nouvelles grossesses.

Pendant ce temps-là, on t'interroge : "ben alors, vous attendez quoi pour faire un ptit ?". Alors que tu as envie de répondre "ben quand ça marchera c******!", tu serres les dents et ravales tes larmes,  la gorge serrée tu réponds "on y pense...".

C'est tout de même hyper intrusif comme question. Alors, ça part peut-être d'un bon sentiment de s'enquérir des projets d'un couple, mais c'est quand même super indélicat. C'est l'intimité du couple merde !

Petit à petit, les gens que tu côtoies connaissent les envies de bébé de ton couple. Le temps passant et malgré une recherche d'indices sur une potentielle grossesse. Manque de pot pour les détectives, je bois trop peu d'alcool pour me faire démasquer via ma consommation et je n'ai jamais eu le ventre plat. Pas le choix, on te demande "alors???"... "ben on aimerait bien, mais ça ne vient point !". Et là, le conseil qui va assurément te rendre fécondable au prochain coït :

"N'y pense pas !" ou "C'est quand tu n'y penseras plus que ça viendra!"

Mais quel boulet ! Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt ??? Evidemment, sur le principe, je peux comprendre que ça te libère l'ovule et ça te rend l'appareil plus accueillant (ou moins hostile), mais en vrai, tu ne penses qu'à ça ! Le fait même qu'on te dise de ne pas y penser, tu y penses !

Parce que du jour où la décision a été prise, je suis sortie d'un système héliocentrique pour arriver à un système utéro-centrique. Mon utérus et le reste du monde. Un haut le cœur, un sein douloureux, la mèche rebelle qui ne se rebelle plus du même côté... tout ça, ça devient un signe potentiel de grossesse !!!

Pis alors, quand tu arrives proche des 28 jours (24 ou 32 c'est selon...) de ton cycle, tu vis chaque passage aux commodités (j'adore ce mot) comme l'annonce du résultat de Miss France (ou tout autre résultat qui a de l'importance pour toi).

Et quand, ce n'est pas le résultat attendu, ton cœur se déchire et les larmes coulent.

Tu dis à l'Homme "ce n'est pas encore pour ce mois-ci...". Lui ne pleure pas. Il ne semble même pas déçu et toi tu penses qu'il s'en fout. Faux. Il te serre dans ses bras et te dit juste "ça sera pour le mois prochain...". Il est triste pour toi, car il sait ta douleur et ta détresse. Il ne peut pas te dire à quel point ça le touche, ça ajouterait trop à ta peine.

Tu consultes.

Un médecin te dira "Ben oui, mais bon, les femmes maintenant elles veulent faire des études, pis après elles veulent profiter, pis après elles veulent des gosses, mais tic-tac, tic-tac... n'est-ce pas ma p'tite dame ?". J'avais 29 ans, 89 dans ma tête car, d'une part, il venait de m'appeler "ma ptite dame" et d'autre il me disait que j'avais dépassé la DLC pour procréer ????

Un autre médecin nous dit "Du 10ème au 20ème, tous les jours ! Et tac ! Et tac ! Et tac!".  Une sacrée prescription. Il tapa sur l'épaule de l'Homme en partant en l'encourageant d'un "Allez Monsieur ! Faut y aller!". Je me souviens parfaitement de l'expression complètement circonspecte de l'Homme à cet instant précis.

La prescription est distrayante, mais la posologie devient pesante.

On décide de commencer les analyses. Il va nous falloir un coup de pouce.

Foutus chanceux que nous sommes. C'est à ce moment-là que je suis tombée enceinte. Alors oui, certains me diront "Bah tu vois, c'est quand tu n'y pensais plus que c'est venu !!!"... Nia nia nia...

Cette attente a été longue et douloureuse, mais nous avons été exaucés. D'autres attendent (ou ont attendu) bien plus longtemps que nous, ont recourt à des techniques médicales lourdes et fatigantes.

Je tenais donc à envoyer un shoot d'encouragement à tous ceux qui sont dans l'attente d'un ptit bibou. Je suis tellement heureuse et épanouie d'être la maman de mes deux petites brioches que j'aimerais prendre un poste chez cigognes.com pour vous livrer plus rapidement et que vous soyez aussi heureux !

Une douce pensée à vous les femmes qui souhaitez que la vie apparaisse dans votre bidon, mais également à leurs conjoint(e)s.

Et comme il n'y a aucune règle en matière de fécondité : la 2ème petite brioche est arrivée au premier essai !

Aujourd'hui, c'est la fête des Pères. Je souhaite donc une bonne fête à l'Homme qui m'a donné deux belles petites brioches et qui a été d'une patience, d'une douceur et d'un soutien précieux depuis le début de l'aventure. Je suis tellement fière de notre famille. Je t'aime.


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